Bonus

Bonus de Noël
Bonus de la duologie WARRIORS, écrite par Andy Whou, publiée aux éditions Nisha et Caetera, pour les détenteurs de la box.
Un petit bonus de Noël pour vous remercier de votre soutien !
Comme promis, Andy le petit lutin de Noël vous envoie ce bonus accompagné de tout son amour et sa reconnaissance. J’espere qu’il vous plaira. 🎄
Je vous souhaite à toutes et à tous de magnifiques fêtes de fin d’année. Que l’année 2025 vous rende heureux·se·s.
Ps: il est mieux d’avoir lu la duologie ou au moins le tome 1 pour comprendre les références.
Je vous laisse, lisez bien <3 Je vous aime !
Andy
Bonus de Noël
Léo
— On rentre, mon frère ! On a le train tôt demain matin, mais hé ! Félicitations pour votre crémaillère, l’appart est génial.
Rémi me tend la main et quand je la lui serre, il me tire à lui pour m’enlacer.
— À bientôt, Léo. Je suis content que vous soyez venu. Profitez bien de Londres pour nous et Joyeux Noël.
Je m’éloigne et lui serre l’épaule. Si je ne le connaissais pas aussi pudique, je dirais qu’il est un peu ému.
— Ouais, joyeux Noël, Rémi, lui souhaité-je à mon tour. Et, au fait, chuchoté-je soudain. La bague est arrivée ?
Rémi vérifie que Marie et Aurélian soient encore dans le salon avec les invités et ne nous entendent pas.
— Oui, ça fait une semaine que je l’ai dans ma poche maintenant, explique-t-il. Je suis en sueur dès qu’on a un moment seul. Je n’arrive pas à passer le pas. C’est tellement pas mon truc de faire ce genre de choses… Et toi ?
— J’ai demandé à Gino de me la fabriquer, et ça y est. Elle est dans mon manteau. Je pense lui faire ma demande à Londres, mais je ne suis pas sûr qu’il dise oui. Avec ses parents divorcés, j’ai peur de me prendre un gros non dans les dents.
— Allez ! On va y arriver ! Quand on se revoit pour le Nouvel An. On est fiancé.
Je le regarde avec un air peu confiant. Aurel et moi-même savons parfaitement les difficultés que j’ai quand il s’agit d’exprimer mes sentiments. Même s’il sait qu’il n’y a personne d’autre, et qu’entre nous, ce ne sera jamais une passade ou une relation éclair. Je n’ai jamais trouvé quelqu’un d’aussi séduisant qu’Aurel. Je l’aime, le considère comme mon égal, mon confident et mon coéquipier pour la vie. Il pourrait me demander de mourir pour lui, que je passerai le pas sans hésiter une seconde.
Je l’ai déjà fait, d’ailleurs.
Pour autant, se mettre à nu de cette manière et le demander en mariage… c’est peut-être une des choses les plus dures que j’ai jamais eu à faire.
Prendre des coups, à côté de ça, c’est facile. Disputer un match contre la meilleure équipe du classement, faisable. Supporter le fait que ma vie, notre vie privée ne nous appartient plus vraiment à cause de la médiatisation et de notre métier de basketteurs professionnels… soutenable.
Mais alors, poser mon putain de genou au sol et dire à l’amour de ma vie que je le veux pour toujours auprès de moi, en prenant le risque qu’il me dise non. C’est au-dessus de mes forces, apparemment.
— Et au fait, dit Rémi bien plus fort que nécessaire, alors que Marie et Aurel arrivent dans le hall d’entrée. On se fait un basket bientôt, un soir de semaine. Bizot me doit une faveur, je peux lui demander de nous réserver le gymnase si vous voulez aller luxer le cuir bientôt.
Aurel et Marie font une drôle de tête.
Avait-il besoin de parler aussi fort et de manière aussi peu discrète ?
— Ouais, répond Aurel qui a bien compris que quelque chose se trame. Ça pourrait être cool.
— Super !
— Ouais… c’est super, répété-je en m’obligeant à ne pas rire de la situation. On y va nous, merci encore pour ce soir. Bye Marie, Bye Rémi !
— Tchao, les mecs, passez de bonnes fêtes, nous salue Marie.
Je laisse Aurel leur dire au revoir et je m’engouffre dans le couloir pour appeler l’ascenseur. Je secoue la tête en repensant à la réaction de Rémi, il ne sera définitivement jamais à l’aise avec les relations de couple. Je l’imagine déjà me rétorquer que je ne suis pas beaucoup mieux.
Il n’a pas tort pour autant.
Quand la porte de l’appartement se ferme, Aurel me rejoint et nous entrons dans l’ascenseur. Leur nouvel appartement, lui, est à seulement 10 minutes de chez nous, ce qui fait que nous sommes venus à pied.
— Qu’est-ce qu’il lui a pris à Rémi à parler comme ça ? Vous discutiez de quoi ?
— Oh ! dis-je, pas surpris par sa demande. Il va demander Marie en mariage.
— Tu déconnes ? s’étonne-t-il, en se stoppant à la sortie de l’immeuble.
Il fait grave froid pour un 23 décembre. C’est à se demander s’il va pas neiger. Je ferme ma veste et enfile mon bonnet.
— Non, pourquoi est-ce que je plaisanterai ? Il l’aime depuis toujours. Attends… tu crois que Marie dirait non ?
— Non… non. Je pense qu’elle dirait oui. C’est juste, ça m’étonne c’est tout.
Aurel reprend sa marche et je trouve qu’il a les épaules affaissées. Que se passe-t-il ?
— C’est tout de même assez courant qu’un homme demande une femme en mariage, non ? déclaré-je en le rejoignant en deux foulées de jambes et lui attrapant la main.
— C’est le cas de le dire… mais tu sais, Marie n’est pas hétéro, donc peut-être… qu’elle envisageait de le faire elle ?
Cette fois, c’est moi qui m’arrête.
— Noooooooon ???!!! Aurel, elle va le demander en mariage ?
— Je n’ai pas dit ça, dit-il en détournant le regard.
— Tu sais pas mentir, c’est un truc de fou, m’exclamé-je. Oh ! Les cons ! Ils sont là tous les deux à attendre de faire leur demande et à pas oser passer le pas. C’est trop drôle !
Aurel lève les yeux au ciel, puis nous repartons. Je suis surpris qu’il laisse sa main dans la mienne quand nous croisons des gens. Aurel est si pudique que, bien souvent, il retire sa main quand on croise des personnes dans la rue.
Ça fait un ou deux ans qu’il fait ça. Depuis que l’on a respectivement eu 29 et 26 ans. Je ne lui en tiens pas rigueur. On ne vit pas vraiment dans le monde des bisounours et il ne se sent pas mal à l’aise devant nos proches… donc… je respecte.
Seulement ce soir, il a l’air de me vouloir proche de lui. Peut-être est-ce la période de Noël qui le rend sentimental ? La ville rose s’est parée de magnifiques décorations pour la fin d’année et nous profitons de l’esprit des fêtes en traversant le Capitole. C’est splendide.
— J’espère sincèrement qu’ils trouveront la force de se demander en mariage. Je les trouve très courageux.
— C’est vrai ? Tu trouves pas ça culcul ?
— De quoi le mariage ou le fait de demander ?
— Les deux.
— Je… Léo, dit-il dans un souffle alors qu’il s’arrête de marcher pour me tirer sur la main.
Il me fixe avec ses yeux bruns et dépose sa main sur ma joue, délicatement. Je devine qu’il voudrait m’embrasser quand ses pupilles glissent sur mes lèvres.
— Je sais que tu veux m’embrasser… murmuré-je, mais qu’on est dans la rue.
Il sourit et caresse ma lèvre inférieure de son pouce.
— C’est vrai.
— Alors, fais-le…
Il s’approche lentement, mais notre petite bulle explose soudain quand nous entendons derrière nous :
— Sales PD !
Un groupe de quatre mecs nous dépassent et ils rient de la remarque homophobe. Immédiatement, mon sang bouillonne et je m’apprête à leur courir après pour démarrer celui qui nous a insultés. Aurel me retient d’une main serrant mon bras, et malheureusement, l’un d’eux, celui qui nous a insultés, remarque mon animosité et ma réaction agressive. Je m’en veux immédiatement, car c’est tout ce qu’il devait chercher.
— Bah qu’est-ce qu’elle a la pédale, elle veut en découdre ?
Je serre les dents et les doigts d’Aurel s’enfoncent si fort dans ma peau que j’aurais probablement des bleus demain.
Si ça part en couilles, y a pas que des bleus que j’aurais comme marques demain.
Y a un truc important à savoir sur moi. C’est que je n’en ai rien à foutre de me faire dérouiller la gueule. Je n’ai jamais été en retrait lorsqu’il s’agit d’en venir aux mains, de parler avec ses poings. Par contre, Aurel est différent. Il est calme, contenu et ne perd ses moyens qu’en cas d’extrême urgence… genre si ses frères son en danger. En gros, m’énerver c’est facile, en revanche, quand Aurel a terminé de sourire, alors là, ça risque de piquer… et habituellement c’est moi qui excelle dans l’art de le faire dégoupiller.
Pour le meilleur et pour le pire.
Je plisse les yeux et me force à laisser la colère me glisser dessus. Comme quand je suis en match de basket et que mon adversaire n’attend qu’une chose, me faire vriller. Je ne lui ferais pas ce plaisir.
Et puis, il y a autre chose… ils sont quatre, nous sommes deux. Demain on part à Londres pour nos vacances de Noël. On peut pas se permettre de se faire taper dessus et de mettre nos projets en jeu pour une pauvre bagarre… pour démontrer que l’on a le droit de s’aimer. Pour leur faire fermer leurs grandes bouches de connards.
— Tracez devant vous, exigé-je, d’une voix grave.
J’ai 29 ans… j’ai plus l’âge pour ces conneries.
— Vas-y, je reconnais ta tête, toi, déclare un autre. T’es ce mec qui joue en pro au TBC…
Comme bien souvent, c’est Aurel qui est plus reconnu que moi dans la rue.
— … Mais waaaah, je savais pas que tu suçais la queue de tes équipiers.
Ma main tremble. Je suis à deux doigts de lui sauté à la gorge. Aurel tient bon malgré qu’il se mord l’intérieur de la bouche et que je sens sa main trembler.
— Hé ! En vrai t’as une belle gueule, Tu voudrais pas sucer la mie….
En moins d’une seconde, je me suis dégagé de la prise d’Aurel et mes deux mains i le col du tee-shirt de l’inconnu.
— Tu lui parles pas comme ça, sinon je te jure… grondé-je entre mes dents pour ensuite lui asséner un coup de boule majestueux.
…Je te tue ! Putain de sombre tocard !
Ça dérape, immédiatement. L’un de ses potes se jette sur moi, et me décolle un crochet du droit tellement puissant qu’il me fait faire deux pas en arrière. La douleur du choc me fait tomber sur les fesses tandis que le type que j’ai presque assommé est en train de reprendre ses esprits à quatre pattes au sol. Le coup se déploie dans ma pommette jusqu’à l’arrière de ma nuque.
Aurel se met devant moi, voyant probablement que le type m’a éteint et tend les deux mains devant lui.
— On se barre, annonce-t-il avec assurance. On va pas se battre. Un coup pour un coup. On se casse de notre côté et vous partez du vôtre.
Il se retourne pour m’aider à me relever, et je me pose deux secondes contre son épaule pour reprendre mes esprits. On s’éloigne ensuite, dès qu’on comprend qu’ils ne chercheront pas plus les ennuis et qu’on a là l’opportunité de ne pas finir la soirée dans un sale état.
Nous marchons dans le froid et ce n’est que lorsque l’on dépasse Les Carmes que j’ose enfin briser le silence :
— Tu m’en veux ? demandé-je, peu fier de moi.
— Non, je t’en veux pas. Jamais. Je m’en veux à moi, de pas lui avoir fait manger le béton, alors qu’il a osé te toucher.
— Non. Arrête, annoncé-je en fronçant les sourcils. Ça aurait mal fini. Tu as bien fait de calmer le jeu. On aurait foutu en l’air nos vacances et…
Je repense soudain à ma chute au sol et au fait que ma veste a des poches larges et que j’avais la bague d’Aurel dedans.
J’insère mes mains dans mes poches et mon cœur rate un battement quand je constate qu’elles sont vides.
— Et … ? demande Aurel en me voyant avoir perdu quelque chose. Qu’est-ce qu’il y a, ta perdu tes papiers ?
La déception et la panique me nouent la gorge. Est-ce que la bague est à l’endroit de l’altercation ? Est-ce que ces salauds l’ont vue et l’ont ramassé pour me la voler ? Pourrais-je même la retrouver un jour ?
Putain ! Mais je suis vraiment le roi des abrutis.
Je suis fou de colère contre moi-même, mais je ne peux rien laisser transparaître. Je me contente alors de répondre à demi-mot :
— J’ai oublié mon portefeuille chez Rémi.
Mensonge éhonté.
J’ai juste perdu ta bague, comme le mec égoïste et sanguin que je suis.
*🎄*
— Aïe, aïe, aïe… chouiné-je alors qu’Aurel est entre mes jambes, en tapotant la poche de glace sur ma pommette.
— Tu deviendrais pas un peu douillet, Legrand ? demande Aurel, un sourcil rehaussé et un petit sourire aux coins des lèvres.
— Si t’allais plutôt nous faire couler un bain, ce serait pas mal, rétorqué-je en lui délogeant la poche des mains. Je gère.
— Entendu… accepte-t-il en disparaissant dans la salle de bain.
Je dépose très délicatement la compresse thermique sur ma joue. J’ai plus mal au cœur d’avoir perdu la bague qu’à l’hématome qui est en train d’apparaître. Je soupire lourdement. J’avais prévu de lui faire ma demande durant le week-end à Londres. Je suis vraiment qu’une merde !
Je m’en veux terriblement d’avoir répondu à la provocation de ce mec. J’aurais dû penser à Aurel en premier et pas me laisser aller à mes instincts enragés. Mais il venait d’insulter Aurel, c’est insupportable. Qu’aurais-je dû faire ? Ignorer ?
Je secoue la tête. Dès qu’Aurel dormira, je ressortirai discrètement de l’appart pour aller inspecter la rue et vérifier si la bague est toujours là. En gros, je ne vais pas beaucoup dormir cette nuit.
— Le bain est prêt, annonce Aurel, de la salle de bain. Ramène-toi.
J’ai la flemme de lever ma carcasse pour aller jusqu’à la salle de bain, mais contempler le corps d’Aurel nu est un très bon élément de motivation. À moi, les épaules rondes et la cambrure de dos parfaite !
Le spectacle qu’il m’est donné de voir en arrivant ne me déçoit pas. Immédiatement, je le dévore des yeux, alors qu’il n’est qu’en boxer. Il m’observe à travers le miroir, et j’entoure ses hanches de mes bras. Je dépose mon menton sur son épaule et je nous observe tous deux. Aurel ferme les paupières et recouvre mes bras des siens. Je tourne la tête et dépose mes lèvres sur la peau de son cou. J’effectue une légère pression puis caresse doucement son ventre. Il incline immédiatement la tête pour me laisser plus de place. Je souris.
— Tu sais, murmure-t-il. Nous deux devant un miroir me rappelle un rêve que j’avais fait… où nous avions exactement cet âge-là. Je crois que c’est ce jour là où j’ai compris que j’étais amoureux de toi.
— C’est très étrange quand on voit les débuts de notre relation… c’était un rêve agréable ?
— Ouais… c’était pas mal. Tu m’embrassais et tu me disais que tu m’aimais. Bon, tu n’avais pas un énorme hématome sur la joue, mais… hé ! On peut pas tout avoir, hein ?
Je le retourne entre mes bras, puis le fixe avec intensité.
— Je t’aime, Aurélian.
Il m’embrasse tendrement, quand soudain il sourit contre mes lèvres. Je m’éloigne, les yeux plissés.
— Pourquoi tu ris ? je demande, méfiant.
— Je ris pas… je me remémore juste à quel point t’es mon chevalier servant dès que quelqu’un m’insulte.
— Arrête de te foutre de moi. Je supporte pas. Je te jure, ça me rend dingue ! Ces mecs savent rien. Ils sont juste cons et ignorants, ça me fait vriller.
— Toujours prêt à dégainer ton épée de ton fourreau. Il ne te manque que le cheval blanc.
Je hausse un sourcil.
— Si tu continues, y a autre chose que je vais dégainer de mon fourreau, Aurel, le prévins-je.
— Hmm… je sens ton épée contre ma cuisse.
Je l’embrasse à pleine bouche et mordille sa lèvre inférieure.
— Peut-être que l’on pourra jouer un peu dans le bain, proposé-je entre deux baisers. Il me semble que tu sais très bien te servir de tes mains… tu pourras lustrer mon épée, dis-je en attrapant ses fesses à pleines mains pour le frotter contre moi.
Ça envoie directement une étincelle de frustration sexuelle dans mon ventre. J’en veux plus. Et au regard pétillant d’Aurel, c’est partagé.
*🎄*
Une fois glissé dans les draps, je m’installe confortablement sur mon coussin. Aurel dépose sa tête sur mon torse et je joue avec ses cheveux.
Il est tard et je ne crois pas que je ne retournerai finalement pas dans la ruelle. Tant pis. Je préfère jouer franc jeu avec lui.
— Faut que je te parle d’un truc.
Il se soulève sur son coude, les sourcils relevés.
— Vas-y. Dis.
— En fait, tout à l’heure, j’ai perdu quelque chose quand on s’est attrapé avec le type. J’avais un objet précieux dans ma poche. Un cadeau pour toi et je l’ai fait tomber quand j’ai chuté au sol.
— Ah… mince, dit-il sans savoir quoi dire d’autre.
— Ce n’était pas mon portefeuille. Je comptais y retourner pour vérifier si j’arrivais à le retrouver, mais il est tard et demain on prend l’avion tôt et… tant pis.
— T’es sûr que tu veux pas qu’on y aille tous les deux maintenant ?
— Non. Non. C’est bon. Ces mecs ont gâché un moment important pour moi, et je suis fatigué de toujours devoir ramer ou prendre des raisonnements parce qu’on sort ensemble et qu’on est deux hommes. Cette société c’est de la merde.
— Léo, je…
J’ai l’impression qu’il a compris, alors je le coupe :
— On a pas besoin d’en parler davantage. C’est pas grave.
— Si, on va en parler, insiste-t-il. Parce que, si j’ai bien compris où tu veux en venir, c’est important. Comment on fera quand on aura un gosse et que les gens le feront chier parce qu’il a deux pères ?
J’écarquille les yeux et m’assois sur le lit. La conversation a pris un tournant que je n’ai pas vu venir.
— Attends, j’ai bien entendu là ? Tu veux un enfant ?
— Bien sûr que je veux un enfant. Tu croyais quoi ? Ça fait des années qu’on sort ensemble, on ne va pas pouvoir jouer au basket pendant très longtemps. Je veux que l’on construise notre famille.
Je suis choqué et ému en même temps. Je n’ai jamais espéré avoir une famille. Je suis trop habitué à vivre seul. C’est Aurel ma famille. Et Max… et Rémi et Marie.
— J’aurais jamais pensé que tu voulais des enfants.
— Et toi ? demande-t-il, un air inquiet au visage.
Je ne l’avais jamais vraiment envisagé avant. Quand on n’aborde pas un sujet, on n’en a pas tellement envie, on s’habitue à la solitude. Mais maintenant qu’il le mentionne, je nous vois bien, à trois. Je nous vois bien avec un mini nous. Si mon enfance était merdique, je sais de source sûre que celle de notre enfant sera des plus heureuse.
Une famille…
— Ouais, déclaré-je dans un souffle. Peut-être pas de suite de suite, mais, dès qu’on aura terminé notre carrière au basket, d’accord, je suis chaud.
Aurel se pose sur un coude et se baisse pour attraper ma joue d’une main. Il dépose délicatement ses lèvres sur les miennes et je ferme les yeux. C’est lui mon rêve. Ma vie et mon futur. Lui qui a m’a appris à voir le soleil se lever. Lui qui m’apprendra à devenir un bon père.
Quand je sens Aurel contre moi, comme ça, je comprends, qu’avoir perdu cette bague, c’est que dalle. Juste de la tune de dépensée pour rien. Et la tune, j’en ai. Je m’en tape. Demain matin, à l’aéroport, j’irai acheter un anneau à la bijouterie de l’aéroport et je ferai bien ma demande à Londres ce week-end. Comme prévu.
Peu importe la haine, les galères, les coups durs et toute la tristesse qui régit ce monde. J’ai trouvé la personne qui me rend meilleur et qui est dans mon équipe… depuis toujours. Je continuerai de donner le meilleur de moi-même et de faire tout ce que j’ai en mon pouvoir pour le rendre heureux à mon tour.
Je le demanderai en mariage et nous aurons des enfants. Et ça, mon Léonard intérieur ne l’avait jamais espéré. Mon enfant intérieur n’aurait jamais cru devenir un jour un adulte capable d’aimer et de s’attacher. Aujourd’hui, je l’entrevois, j’en suis capable.
Aurel est la raison de ce déclic. Celui qui m’a appris à aimer et à être aimé.
— Joyeux Noël, bébé… murmuré-je contre ses lèvres.
— Joyeux Noël, Léo.
Nos deux fronts se posent sur l’un sur l’autre et nos nez se frôlent.
— Et si tu me racontais, ce rêve, dis-je, un sourire en coin, car j’en entends parler depuis toujours, mais jamais tu ne me l’as raconté…
— En fait, c’était hyper particulier parce que, tu sais, j’avais 19 ans et tu en avais 22… tu étais horrible avec moi au basket et j’ai rêvé de nous….
FIN
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